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2021-07-08 - apparition : ÉTUDE PÉBIPOLOGIQUE : les parcelles délaissées (1)
cadastre et vue du ciel du 89.
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- Tout commence par l’étude de photographies et du cadastre afin de mieux observer les états et les mouvements du large et plat P.
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Tavara Fuente Jorp & Peter Junof planchent sur plusieurs photographies et détails représentant les étendues du terrain qui se trouvent sous leurs yeux. Iels se rendent vite compte que la réalité a plusieurs facettes et que celles-ci ne se correspondent pas toujours, voire jusqu’à constater qu’une carte et un terrain n’ont pas grand chose à voir en fin de compte (ne l’ont-ils jamais été ?).
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Afin d’explorer davantage et mieux, car, selon l’adage, avec plus d’yeux on peut avoir bien plus de visions et de points de vue que d’habitude, le duo se met à travailler avec une artiste pébipologique Sally Mara Closterwein. Celle-ci nouvellement arrivée au 89 travaille principalement sur les décalages et les délais ; d’où, notamment, son retard, de plus d’une année, pour arriver bon an mal an au P9 — nous avons toutes et tous nos propres histoires (voir aussi celle-ci).
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le groupe ainsi rassemblé autour de la table se met à étudier les différents plans du P de manière scrupuleuse.
cadastre et vue du ciel d’une partie du P, côté chapelle.
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- à première vue, les découpes colorées des parcelles sont franches et rectilignes, ordonnées et pour la plupart très abstraites. Ce sont les lignes oranges. Par ailleurs des volumes violacés et hachurés montrent les bâtiments existants ou bien anciens. Mais pour le reste, il est difficile de comprendre les motivations de toutes ces lignes qui créent des pleins et des vides entre les éléments photographiés et sur lesquels toutes ces lignes se décalquent. Tout ceci amène à se demander et à s’interroger sur ce qui se passe entre ces volumes : qu’est-ce qui est dedans et qu’est-ce qui est dehors ? qu’est-ce qui est inclus et qu’est-ce qui est exclus ?… On se met à penser à Abbott Abbott et ses Pointland, Flatland et Spaceland…
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Néanmoins, sur l’un des plans, quelque chose leur saute aux yeux :
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la parcelle 0106.
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sur le bord droit, au milieu.
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c’est-à-dire sur le bord extrême Est du terrain, entre la chapelle (parcelle 0278) et celle du terrain avoisinant occupé par un petit collectif (parcelle 0107).
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A priori : on repère vite le nombre, bien écrit et bien visible, mais difficile de distinguer dessous le périmètre de la parcelle.
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Dans un premier temps, la suite numérique cohérente rassure : 0106, 0107, etc. On voit juste au-dessus le 0105, mais sur le côté, le 0502 et le 0278 perturbent un peu. Ni Tavara ni Peter ni Sally Mara n’en prennent ombrage.
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La parcelle invisible doit être minuscule et infime pour ne pas être aussi évidente à l’œil nu. Les regards des protagonistes restent interrogatifs.
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Avec un doigt, Sally Mara tente de faire le tour de la parcelle attenante histoire de bien se repérer et de rattraper son retard notoire. La ligne est agréable à suivre, aussi rectiligne qu’elle peut l’être, cela glisse bien ; et puis d’un coup d’un seul le doigt bute sur un angle (0502 / 0106 / 0107), juste sous le nombre 0106.
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Les parcelles délaissées, un projet de Sally Mara Closterwein dans le cadre de La Pébipologie
- épisode 1 : la parcelle 0106
- épisode 2 : des espaces artistiques
- épisode 3 : Matta-Clark, Real Properties Fake Estates
- épisode 4 : Maciunas, Haacke