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2021-06-01 - apparition : ça projète au 105 : encore d'autres maisons artistiques (5) : ÉTUDE PÉBIPOLOGIQUE : maisons mirages, maisons rivages, maisons passages
Projets de :
- Doug Aitken
- Clarence Schmidt
- Richard Greaves
- Klaudiusz Golos et Sebastian Mikiiuk
- Francis Lee Smith
- Filip Dujardin
- Dennis Oppenheim
- Erwin Wurm
- Dan Peterman
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Mirage (Doug Aitken), 2017 :
« Mirage » est une oeuvre entièrement recouverte de miroirs réalisée dans le style des maisons (ranch) californiennes des années 20 et 30, dans la vallée de Coachella, en plein désert près de Palm Springs.
Des premières œuvres à grande échelle de Donald Judd à Marfa au Texas, avec sa Chinati foundation, jusqu’à l’initiative “High Desert Test Sites” d’Andrea Zittel ou les sculptures “East-West/ West-East” posées par Richard Serra au Qatar, les terres arides offrent un espace où toutes les folies gigantesques sont permises. Positionnée au pied des montagnes de San Jacinto, au commencement de la vallée de Coachella à Palm Springs, l’œuvre de Doug Aitken a été conçue comme une villa américaine de style Ranch, un modèle d’architecture d’abord imaginé par Frank Lloyd Wright à partir des années 1920, avant d’être récupéré par les promoteurs immobiliers américains qui inondèrent le pays de ces constructions domestiques plates et étendues, qui font la part belle aux vastes espaces ouverts sur l’extérieur. Dans ce cadre spatio-temporel, chaque visite est une expérience unique, l’installation changeant de chromie au fils des conditions météorologiques et de l’heure de la journée. L’espace intérieur est également décoré de miroirs, les reflets se multiplient, créant des illusions sans fin en une vertigineuse mise en abyme.
- « Je m’intéresse aux œuvres qui changent constamment, explique Doug Aitken, des œuvres qui changent avec le paysage. »
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Miracle on the Mountain : House of Mirrors (La Maison aux miroirs) (Clarence Schmidt), 1948-1971 :
C’est entre 1948 et 1971 que Clarence Schmidt, un ancien maçon, construisit cette maison labyrinthique de 7 étages et 35 pièces à Ohayo Mountain près de Woodstock. La maison de bois fut entièrement détruite à la suite d’un incendie.
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La Maison aux fenêtres (Richard Greaves), … :
Richard Greaves (1952, Montréal) érige des cabanes qui semblent au bord de l’effondrement. Pareilles à des châteaux de cartes, elles fraient avec l’utopie et défient les lois de la pesanteur. Célébrant l’asymétrie et bannissant l’angle droit, elles font voler en éclats les normes et les principes de construction. Ces édifices mettent en évidence tassement et déformation, deux tares au regard de l’architecture conventionnelle. Ils nous font basculer dans un monde irréel et mettent à l’épreuve nos sens et nos perceptions. Depuis 1989, l’artiste autodidacte québécois Richard Greaves se consacre à la création d’un vaste environnement architectural en constante expansion. Celui-ci est situé en Beauce, au Québec. L’œuvre se déploie dans une forêt, sur un terrain qu’il a acquis avec des amis et où il a élu domicile. L’environnement est constitué d’une vingtaine de cabanes et d’abris réalisés à partir de granges abandonnées vouées à la démolition ou à l’oubli. Richard Greaves procède en trois temps: il les démembre d’abord pièce par pièce, rapatrie ensuite ces divers éléments sur son site et, enfin, reconstruit, seul, à sa manière, en n’employant aucun instrument de mesure et en faisant usage uniquement de corde de nylon.
- « on ne possède jamais, tout est en devenir » (Richard Greaves)
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Die Welt steht Kopf (Trassenheide, Allemagne), 2008 :
Construite sur l’île d’Usedom, dans la ville de Trassenheide, en Allemagne, cette maison a été imaginée par deux ouvriers polonais : Klaudiusz Golos et Sebastian Mikiiuk.
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Smith Mansion (Wapiti valley, Wyoming), 2008 :
A la sortie du parc du Yellowstone, dressée sur une colline, une construction de bois à peine descriptible, haute de plus de vingt mètres et qui ne ressemble à aucune autre. L’architecte de cette construction biscornue est un ingénieur, aujourd’hui décédé. Francis Lee Smith a consacré une bonne partie de sa vie à construire cette maison tout de même un peu folle, qu’il voulait s’intégrer parfaitement dans la vallée, où il rêvait d’installer sa famille. Le travail d’une vie : il a commencé dans les années 1970, lui accordait toutes ses pensées, ses week-ends et ses soirées après le travail. Il a tout fait à la main, et récupéré des morceaux de bois brûlés par un incendie dans la forêt de Rattlesnake mountain, à Cody. Il est mort sur le chantier, après une chute d’un balcon, en 1992, à l’âge de 48 ans. (Source : https://www.lostintheusa.fr/planifier/poi/4785/dakota-sud-smith-mansion-maison-fou/ )
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Les maisons de Filip Dujardin (Belgique), … :
Le photographe belge Filip Dujardin façonne des structures impossibles en faisant du collage de bâtiments des environs n’ayant aucun rapport entre eux. Un morceau de maison de campagne par-ci, un tronçon d’immeuble dégarni par-là, cette fusion d’éléments hétérogènes donne pourtant naissance à quelque chose d’étonnement unifié, très harmonieux dans ces courbes. (Source : https://www.lense.fr/news/les-batiments-impossibles-de-filip-dujardin/ )
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Device to Root Out Evil (objet à éradiquer le mal) (Dennis Oppenheim), 1997 :
Emblématique de la ville de Vancouver, le Device to Root out Evil (“objet à éradiquer le mal”), ou église a l’envers, a tout d’abord été présenté à Venise en 1997, puis acheté par la ville de Vancouver en 2005 pour 300.000$. Suite aux plaintes des riverains, qui considéraient cette sculpture comme une provocation religieuse (ce que réfute l’artiste Dennis Oppenheim), la ville de Vancouver a souhaité s’en débarrasser. La ville de Calgary s’en est portée acquéreuse et l’a installée dans la partie est du centre-ville.
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House Attack (Erwin Wurm), 2006-2007 :
Dans le quartier des musées (MuseumsQuartier) à Vienne la House Attack se trouve à 24 mètres du sol, en position renversée et donnant l’impression de vouloir tomber librement du toit. « Elle est symbole de nostalgies étriquées et conservatrices qui entrent en collision avec le temple institutionnalisé du musée » déclare Erwin Wurm sculpteur. Cette œuvre sur le toit de l’immeuble de Musée d’art moderne (Mumok) de Vienne n’est restée que durant la période d’exposition “Keep a cool head” du 27 octobre 2006 au février 2007.
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Fat House (Erwin Wurm), 2003 :
Son travail sur des corps hypertrophiés conduisent Wurm à réaliser Fat House [Grosse Maison], une sculpture grandeur nature d’une maison « chamallow », dans une critique vigoureuse des excès de la société de consommation où nous cherchons à consommer toujours plus. Aujourd’hui installée dans le jardin derrière son atelier autrichien (où elle sert de refuge pour son troupeau de moutons se réfugie en saison froide), elle fait également l’objet d’une vidéo. On y voit la maison en pleine crise d’identité (Suis-je une maison ? Ou une simple œuvre d’art ? Et pourquoi suis-je grosse ?).
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Erwin Wurm, Am I a house ?, 2005, Vidéo. 9 minutes 29 secondes, © Erwin Wurm.
(Petite note : on y voit un clin d’œil à “L’Homme qui rit” de Zhou Zhang, lors d’une des sessions WAou).
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The Experimental Station (Dan Peterman), 2002 :
The Experimental Station a été fondée en 2002 par Connie Spreen et Dan Peterman après une longue histoire de projets importants sur le plan social, artistique et environnemental qui avaient fonctionné tranquillement mais avec succès à son emplacement au 6100 S. Blackstone Ave., dans un quartier sud de Chicago Dans les années 1990, le lieu, dirigé par l’artiste Dan Peterman, s’est progressivement forgé une réputation parmi les réseaux culturels locaux, nationaux et internationaux pour sa vitalité, son innovation et sa pertinence sociale. Un incendie dévastateur en avril 2001 a interrompu les activités. La pause a cependant ouvert l’opportunité passionnante de réaliser notre vision de créer une organisation plus durable, tout en continuant à favoriser les types et la qualité des projets pour lesquels le bâtiment du 6100 S. Blackstone était devenu connu. Cette organisation est The Experimental Station.
Tirant son nom d’un discours prononcé par Frank Lloyd Wright en 1901 (“The Art and Craft of the Machine”), The Experimental Station dépasse même le rêve de Wright d’un lieu où l’art et la technologie s’embrasseraient sous le même toit, conduisant à une rencontre entre de nouvelles idées et des conceptions et pratiques innovantes.
Un siècle plus tard, The Experimental Station s’appuie sur le principe écologique de diversité, reconnaissant le trésor dynamique des ressources qu’apporte un environnement diversifié et complexe. Comme Wright, nous pensons que les monocultures sont en train de mourir et que la voie de l’innovation est celle qui rassemble des personnes engagées dans un large éventail de disciplines, de pratiques et d’intérêts. Ainsi, nous cherchons à construire un ensemble diversifié de projets et de modes d’occupation de The Experimental Station et à favoriser la collaboration entre eux comme avec des institutions, des entreprises, des groupes et des individus extérieurs. C’est cet objectif qui donne une cohérence à l’ensemble des projets que nous soutenons. Actuellement parmi ceux-ci : l’édition indépendante, le journalisme, le design, l’art, l’invitation d’écrivains, la culture alimentaire, les initiatives écologiques, la culture du vélo et l’éducation des jeunes.
The Experimental Station cherche à fournir des ressources essentielles qui permettent aux initiatives vulnérables et fragiles mais précieuses de se stabiliser et de prospérer. Pour cela, nous proposons différentes formes d’accompagnement à nos occupants : espace de travail à loyers réduits, espace de réunion, technologies et espaces techniques, économie des ressources partagées. En même temps, nous demandons à nos occupant.e.s de redonner à la communauté en proposant des conférences, des expositions ou d’autres types d’événements gratuits et ouverts au public.
- (traduit du site https://experimentalstation.org/history)
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Chicago Compost Shelter (Dan Peterman), 1988 :
Pour Chicago Compost Shelter, en 1988, Peterman a couvert un minibus de déchets biologiques. La chaleur dégagée par la fermentation du compost chauffant l’intérieur du véhicule, celui-ci pouvait servir de logis à des sans-abris.
Alors qu’il travaillait pour le Resource Center, une organisation de recyclage à but non lucratif, Dan Peterman a converti un terrain adjacent en un abri temporaire pour les sans-abri. Peterman a créé Chicago Compost Shelter avec une carrosserie de fourgonnette Volkswagen, l’enfouissant dans du compost pour retenir la chaleur. Les sièges de la camionnette ont été retirés, rendant l’espace assez grand pour un lit et quelques meubles. Le compost utilisé pour l’abri a été collecté dans le cadre d’un projet de recyclage des déchets organiques à Chicago par le Resource Center. Le compost consistait en un mélange de feuilles, d’herbe, de tonte et de fumier de cheval de police.
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- Dan Peterman est un artiste et activiste américain. Depuis le début des années 1980, Dan Peterman présente un travail atypique, politiquement et socialement très engagé, questionnant des problématiques post-industrielles telles que la pollution environnementale, la consommation, la surproduction et les nouveaux profils de la pauvreté et du dénuement. Il est le fondateur et directeur de l'Experimental Station dans le quartier du South Side à Chicago et de Blackstone Bicycle Works, un programme continu d’éducation des jeunes. Il a également fondé Monk Parakeet, un projet d’art expérimental flexible et une plate-forme de conservation installée au Peterman Studio and Experimental Station. Ses œuvres plastiques, sculptures ou installations réalisées avec des matériaux recyclés, sont toujours liées à son engagement social et politique. Dans un souci d’éthique et d’écologie, la transmutation du déchet en œuvre d’art permet son inscription dans un système pensé dans sa globalité et dans sa complexité, qui constitue sa seule légitimation possible, sa seule pérennisation envisageable aujourd’hui.
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Villa Deponie (house from the landfill) (Dan Peterman), 2002 :
Villa Deponie (2002) est une maison avec trois murs et un toit constituée d’un matériau multicolore et optiquement dynamique composé de morceaux recyclés de mousse cellulaire. Les qualités visuelles, cependant, sont accessoires à ce matériau qui a été acquis auprès d’une association régionale de traitement des déchets dans la région du Tyrol du Sud, matériau qui a pour but de servir de composant d’isolation souterraine dans la décharge locale ; le matériau de rembourrage résistant protégerait le revêtement en plastique critique des décharges contre les dommages lorsque les ordures s’accumulent.
Avec Villa Deponie, Peterman inverse le flux habituel de déchets : de la maison à la décharge. L’installation initiale de la maison a eu lieu lors d’un festival en plein air de trois jours dans la ville de Brixen dans le Tyrol du Sud. Outre ce contexte local, l’œuvre s’engage simultanément dans une pratique sculpturale qui invite à de nouvelles perspectives visuelles, fonctions matérielles et usages sociaux.
- À ce sujet, voici un projet de “soap opera” (opéra de bas de gamme) réalisé par un collectif lors de l’exposition de la Villa Deponie au Museum of Contemporary Art of Chicago en 2011.
*On Our Way to Tomorrow - episode 1 : https://vimeo.com/23788475 - Synopsis :
- This performance is a soap opera based on real-life drama, filmed on location at the MCA, using MCA staff and visitors as the core actors and extras.
- In a global city in the middle of America a museum for contemporary art is in search of her identity. Just what is it that makes this museum so different, so appealing? Which people really determine what is happening? Power struggles, affairs, greed, a passion for the arts, the ghost of a collection, a lost child, aspiring artists, ambitious curators, alert assistants, demanding board members, the mysterious custodian and amorous administrators all have their own motivations to shape the museum’s future. What is the story behind the returning mother, the mysterious phone messages, the missing chief curator, the adopted artist and the shooting at the museum, who is going to win the museum’s next curator competition? On Our Way to Tomorrow: the museum that never sleeps…
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- (6) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : la maison découpée et anarchitecturée
- (7-1) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : trouer…
- (7-2) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : …et buter
- (8) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : les découpes et les murals
- (9-1) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : anarchitecture
- (9-2) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : anarchitecture : les portes
- (10) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : cabane, food et open house
- (10-2) ultime maison artistique : Gordon Matta-Clark : liste de références
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- Catalogue des histoires pébipologiques :
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