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2021-07-09 - Point pébipologique : le panneau de la station polaire

C’est le premier anniversaire du panneau pébipologique de la station polaire du P.

  • Il y a une année Peter Junof, un.e des artistes chargé.e de la modération et de la coordination du projet processuel de La Pébipologie, a opéré une action sur un panneau abandonné à l’entrée du site du P.
  • Cette structure de bois était utilisée au moment de la démolition de la station hôpital en 2016 : y était apposée l’annonce de la démolition avec une grande image pixellisée vue du ciel (quelques bouts de cette image a trouvé refuge sur le mur à l’entrée du 89).
  • Plusieurs mois après, la structure s’est trouvée nue et dépouillée et le bois s’est abîmé semaines après semaines. Peter Junof a décidé de la repeindre aux couleurs du ciel pour créer un dispositif de vision sur toute la profondeur du site du P selon, par exemple, le principe de la longue-vue.
  • La difficulté a été de trouver la bonne couleur pouvant se mélanger à celles continuellement changeantes du ciel tout en tentant ou en prenant comme objectif de rendre invisible l’ensemble du panneau. La peinture invisibilisante, ce n’est en fin de compte qu’une histoire de moyenne, ou, autrement dit, de couleur médiante.
  • Après de nombreux mélanges et plusieurs tests durant plusieurs semaines c’est un blanc légérement bleuté voire moucheté de gris qui a apporté un semblant de solution.

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  • La forme extrêmement géométrique du panneau est à proprement parler quelque peu intrigante. Il paraît même que, lorsqu’il fut repeint en fin de l’été dernier, des habitant.e.s voisin.e.s l’ont remarqué et ont interprété cette nouveauté comme annonçant le début de quelque chose, le commencement du grand chantier du projet urbain sans doute. Mais il n’en fut rien…

  • On dira toutefois qu’il a une forme rappelant des combinaisons de signes du Yi-Jing ou I-Ching, cet ancien livre originaire de Chine que l’on appelle « Livre des mutations », « Classique des changements » ou « Canon des mutations » ou encore « Livre des transformations » (voir ci-dessous les exemples d’hexagrammes du Yi-Jing). Il est alors bien possible d’imaginer que le panneau lui-même pourrait se traduire par une phrase divinatoire ou conjuratrice (du style : La montagne et le lac unissent leurs forces.). La présence des équidés en atteste : la cohorte des 4 chevaux semble le garder, en tournant autour tout en baissant leur tête, comme cela se passe dans toute histoire mythologique.

  • Peter Junof n’est toutefois pas allé jusque-là. Néanmoins on verra qu’un duo d’artistes présent.e.s dans La Pébipologie, Vitara et John Rohmnyz, vont s’attacher à un pareil type de fiction : entre ouestern et peplum ou bien encore métamorphoses mythologiques.

  • Peter Junof a laissé le panneau reposer tout au long de cette année passée afin d’observer de possibles transformations. La première a été de taille puisque nous avons assisté à la construction de la station polaire sur le grand emplacement devant lui. On laisse imaginer que tout cela fait partie d’un plus grand et large dispositif. Ce dernier s’appuie sur la future et annoncée apparition du MIP, le Musée Invisible de La Pébipologie dont nous parlerons bientôt.

Tavara Fuente Jorp.

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Hexagrammes du Yi-Jing dont on retient la similarité avec le panneau du P et aussi conséquemment avec les éléments de construction du MIP, le Musée Invisible de la Pébipologie.

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Alors la longue-vue se met à marcher. Le panneau peut servir d’appareil ou d’interface. Par exemple, ci-dessous, quelques prises de vue hypothétiques à partir de l’observatoire polaire en direction du P (dont quelques-unes ont été captées à travers le panneau pébipologique décrit sur les photos ci-dessus) et à partir desquelles l’on peut voir précisément les traces longilignes de l’air, phénomène imperceptible à l’oeil nu :

Eugène Boudin, Le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud au fond de la baie de Douarnenez (Finistère), huile sur panneau, 41cm x 71cm, 1858, détails.

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