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2023-03-07 - Apparition : Mirage dans la ville : la main sous le trottoir
“Mais, au milieu du plus large panneau, une chose étrange me tira l’œil. […]"
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"[…] Sur un carré de velours rouge, un objet noir se détachait. Je m’approchai : c’était une main, une main d’homme. Non pas une main de squelette, blanche et propre, mais une main noire desséchée, avec les ongles jaunes, les muscles à nu et des traces de sang ancien, de sang pareil à une crasse, sur les os coupés net, comme d’un coup de hache, vers le milieu de l’avant-bras. […] Je touchai ce débris humain qui avait dû appartenir à un colosse. Les doigts, démesurément longs, étaient attachés par des tendons énormes que retenaient des lanières de peau par places. Cette main était affreuse à voir, écorchée ainsi, elle faisait penser naturellement à quelque vengeance de sauvage. […] Or, une nuit, trois mois après le crime, j’eus un affreux cauchemar. Il me sembla que je voyais la main, l’horrible main, courir comme un scorpion ou comme une araignée le long de mes rideaux et de mes murs. Trois fois, je me réveillai, trois fois je me rendormis, trois fois je revis le hideux débris galoper autour de ma chambre en remuant les doigts comme des pattes."
(Guy de Maupassant, La Main, 1883) .
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(Reprise du conte dans “La Vie populaire” du 10 mai 1885)
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- La Main de Maupassant
L’histoire se déroule au XIXe siècle. Au milieu d’une assemblée, M. Bermutier, juge d’instruction, raconte une affaire inexplicable qui affolait Paris.
Il exerçait à Ajaccio et devait s’occuper de vendetta. Un jour, un Anglais s’installe en ville et devient l’objet de rumeurs : il serait un personnage en fuite pour une affaire politique. Tous et chacun ont un avis sur son compte. Cela intéresse bientôt le juge qui cherche à obtenir des renseignements sur Sir John Rowell. C’est par la chasse que pratiquent les deux hommes que le contact se fait.
Plus tard, l’Anglais invite le juge dans sa demeure et lui montre sa collection d’armes. Au centre, attachée par une grosse chaîne au mur, une main d’homme coupée au niveau de l’avant-bras, noircie et asséchée par le temps. À l’expression de surprise du juge, l’Anglais répond : « C’est la main de mon meilleur ennemi. » Interrogé sur la raison de cette chaîne, Sir Rowell répond que la main voulait partir. Le juge croit à une plaisanterie.
Une année plus tard, il apprend que l’Anglais a été assassiné. Il est mort étranglé, et la chaîne qui retenait la main au mur a été brisée. L’homme semble avoir lutté, car autour de son cou se trouvent des marques de strangulations, cinq trous au niveau de la gorge ainsi qu’un bout de doigt sectionné.
Le criminel n’est pas retrouvé, en revanche la main refait son apparition comme par magie sur la tombe de Sir John Rowell, avec un doigt en moins.
- (nouvelle parue le 23 décembre 1883)
- (lire la nouvelle : http://maupassant.free.fr/textes/main.html )
- (commentaire tiré de Wikipedia)
- (voir aussi : La Main Gauche, Guy de Maupassant)
- (voir aussi : La Main d’Écorché)
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