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2021-08-27 - le coin 105
Le petit coin du jardin du 105 au milieu d’un bosquet, à partir duquel on visionne. On lui confère un rôle de dispositif d’imagination : il suffit de s’y asseoir pour que les choses démarrent.
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- Alors on pense à l’environnement qui d’un coup se dédoublerait d’un jardin réel à un jardin potentiel qui se mettrait à tournoyer, tel celui de James Coleman…
James Coleman, Still Life, 2013-2016, projection vidéo numérique.
“Still Life” met en scène une fleur de pavot singulière et vivante, dont la vie biologique simplement perceptible au microscope est retracée via une projection filmique plus grande que nature, comme si elle revenait à l’une des origines du désir esthétique, celui de représenter la nature et de transmettre mimétiquement ses opérations miraculeuses. Ce n’est pas par hasard que le coquelicot (ou pavot annuel), en tant que plante choisie, incarne également le spécimen biologique de la fleur qui a représenté le désir de rêve et de transe dans la culture de l’Europe occidentale. (Benjamin Buchloh in James Coleman, London : Marian Goodman Gallery, 2016)
Dans la mythologie grecque, le coquelicot, assimilé au pavot, est l’attribut de Morphée, fils des dieux du Sommeil et de la Nuit. Morphée, divinité des rêves prophétiques, donne le sommeil aux mortels en les touchant avec sa fleur. Le choix du coquelicot n’est pas un hasard, puisque comme tous les pavots, il contient des alcaloïdes. C’est de ces molécules à effet narcotique que sont dérivées de nombreuses substances psychoactives comme la morphine, l’opium, la nicotine, la caféine et même l’héroïne, selon les espèces.
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- …et dans lequel, en position assise et attablée, on se prendrait à re-dessiner tous les éléments, un à un, tel Rembrandt :
Rembrandt van Rijn (1606-1669), Conus marmoreus, La Coquille (cône marbré) (traditionnellement dit “Le Damier”), 1650, 10cm x 13,5cm, Rijksmuseum, Amsterdam. (Source)
Rembrandt collectionnait les coquillages, et celui-ci, unique dans son oeuvre gravée, est très célèbre. Il est représenté grandeur nature avec une très grande finesse d’observation. Les collections de coquillages, surtout exotiques, était une passion très répandue, voir même assez populaire, au 17ième siècle et fut prétexte à peinture de nombreuses natures mortes et trompes l’oeil. Ce Conus Marmoreus (cône marbré) se trouvait dans la collection “d’histoire naturelle” de Rembrandt ; on appelait alors ce coquillage “corne de cerf”.
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