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2021-07-09 - Point pébipologique : la station polaire du P
Depuis quelques semaines se construit la station polaire du P.
- Poste positionné particulièrement paresseusement et paré de parpaings, peu peuplé et peu parcouru, partitionné de plusieurs et protubérants pôles, pierres, poutres, pièces, parois et planches, et par plus d’un poteau peinturluré, pourpre et plombé, premier pavillon projeté parmi plusieurs potentielles et possibles productions, partout prononcées, préférées, pas ou peu proportionnées, plates, privées de promenades et de plantes, par de pesants profonds pilotis et pieds : personne ne passe par ce pôle et parc, petit puits et poids, penché, plié, pâle platine perlée, par ses propres piques et piquets purulents poussiéreux ; pans et place pavée peu paradisiaques, plus de prés, de plaines, ni prairies ou plages ; partir par Pétaouchnock ; pire : périlleux palais placé par de pauvres patrons propriétaires peu perspicaces, préfets de personne, parente parenthèse promise plurivalente paupérisée pour population penaude, pantoise, peuple presque perdu parmi plusieurs prétendus présages, propositions pas passionnantes, peu précises, pas pensées : des pions. Pour pareil pôle et poste peu protégé : pourquoi pas parcourir, piéger, projeter pertinemment de plurielles profondes perspectives planétaires papillonnantes pébipologiques ? Plonger parmi plusieurs pépiements et pépites : P paradis poétique paumé pour pays et port de présences picturales, proche pampa parfaite et plastique, protubérante puis perturbante peinture photographique publique en perspective et puissante, poussée par un point privilégié et particulier prolongé par plusieurs processus progressifs en pointillé, par “plans” et positions parallèles ou perpendiculaires ; partie probable puis probante, profonde, paraissant P.
Tautogramme de Peter Junof.
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Un tautogramme (ou pantogramme ou paronoméon) de Georges Pérec :
Chapitre cent-cinquante-cinq (copie certifiée conforme)
Ça commença comme ça : certaines calomnies circulaient concernant cinq conseillers civils coloniaux : contrats commerciaux complaisamment conclus, collaborateurs congédiés, comptabilités complexes camouflant certains corruptions crapuleuses, chantages comminatoires, concussions classiques… Croyant combattre ces charges confuses, cinquante commissaires-chefs comiquement conformes (cheveux châtain clair coupés courts, costume croisé, chemise couleur chair, cravate café crème, chaussures cloutées convenablement cirées) contactèrent certain colonel congolais causant couramment cubain. « Cherchez chez Célestin, Cinq Cours Clémenceau », chuchota ce centenaire cacochyme constamment convalescent, « car ce célèbre café-concert contrôle clandestinement ces combines criminelles. » Cinq commissaires chevronnés coururent courageusement Cours Clémenceau. Cependant, coïncidence curieuse,
Cinq catcheurs corpulents, cachés chez Célestins, complotaient contre cette civilisation capitaliste complètement corrompue. Ces citoyens comptaient canarder certain chef couronné considéré comme coupable. Commissaires certifiés contre champions casse-cou : choc colossal ! Ça castagna copieusement. Conclusion : cinquante clients contusionnés, cinq cardiaques commotionnés, cinq cadavres ! Ce chassé-croisé cauchemardesque chagrina chacun.
(Georges Perec, «Chapitre cent-cinquante-cinq», dans Lectures, n° 9, Bari, éd. Dedalo, 1981)
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