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2021-04-18 - apparition : la sculpture de pierre pépibologique (1)
Elle a commencé par une seule pierre, puis elle s’est érigée. On lui a apporté un support, ainsi une seconde pierre amenée, on a commencé à parler de sculpture.
Celle-ci est somme toute météorologique et réagit au soleil : son ombre suscite des séries de paréidolies, puisqu’on y distingue moment après moment des silhouettes et des passages tels des architectures éphémères qui tachent le parapet de la terrasse.
Marcel Proust, encore, nous donne des images, de ces sculptures spontanées qui ont l’air de sculptures antiques que la pioche du jardinier a ramenées à la surface d’un sol auguste (“Du côté de chez Swann”).
Et alors, on partirait comme dans “Le Côté de Guermantes” dans la foulée de cette sculpture primitive, presque préhistorique, la figure rude, violâtre, rousse, désespérée de quelque sauvage gardienne de tombeau. Mais toute l’œuvre n’était pas accomplie. Ensuite, il faudrait la briser, et puis, dans ce tombeau — qu’on avait si péniblement gardé, avec cette dure contraction — descendre.…
Et après “La Prisonnière”, on s’épand et, oui, on descend : Il n’est pas possible qu’une sculpture, une musique qui donne une émotion qu’on sent plus élevée, plus pure, plus vraie, ne corresponde pas à une certaine réalité spirituelle. Elle en symbolise sûrement une, pour donner cette impression de profondeur et de vérité. Ainsi rien ne ressemblait plus qu’une telle phrase de Vinteuil à ce plaisir particulier que j’avais quelquefois éprouvé dans ma vie, par exemple devant les clochers de Martainville, certains arbres d’une route de Balbec ou, plus simplement, au début de cet ouvrage, en buvant une certaine tasse de thé.
On y trouve un vague ressemblance :
Andy Warhol, photographie prise à Montauk. (Source : https://exhibits.stanford.edu/warhol/catalog?f%5Bgeographic_facet%5D%5B%5D=Montauk+%28N.Y.%29&view=gallery)
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