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2019-07-02 - apparition : scène de film
Scène de film :
alors ça commence par presque un générique…
… puis on pense être soit dans un documentaire littéraire, soit dans une ancienne série danoise, soit dans un nouvel épisode de James Bond, mais là, avec des choses cryptées… …comme par exemple, avec une lettre H qui apparaît sur l’écran…
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… eh bien non…
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Si l’on regarde de plus près :
Ne dirait-on pas quelque chose comme ceci :
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En écho : photogramme du film “Contes de Printemps” d’Éric Rohmer (1990).
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pourquoi ?
- La grande idée que Rohmer engage dans son cinéma est la recherche constante du sublime, à l’heure où selon lui, les autres arts (peinture, littérature…) se vulgarisent au nom de la « modernité ». Ses critiques dans la revue Arts et bien sûr aux Cahiers du cinéma, sont empreintes de cette approche classique de la mise en scène. L’un de ses plus grands textes : L’organisation de l’espace dans le Faust de Murnau, analyse la façon dont le cinéaste allemand se sert des préceptes des grands peintres de l’Histoire pour composer ses cadres.
- Il s’est toujours intéressé à la jeunesse. Car chez lui, la jeunesse ne se confond pas forcément avec innocence et pureté. Au contraire, elle lui permettait d’être synchrone avec son temps. En utilisant des schémas narratifs où les certitudes volent systématiquement en éclats, Rohmer ne cessera de les reproduire donnant à son cinéma une vitalité incomparable. Dans ces œuvres au discours janséniste, jésuite et sadien, il décrit la trajectoire (quasi existentielle) de personnages qui, mis face à leur libre choix, s’abîment dans le faux ou l’erreur.
- Le philosophe Gilles Deleuze expliquait que « les Contes sont une collection archéologique de notre temps ». Comme pour Les comédies et proverbes ou Les contes moraux, le cinéaste observe les individus entre eux, pour en tirer une pensée philosophique. Utilisant toute la puissance de son art (virtuosité des dialogues, mélange d’écriture romanesque et de documentaire néoréaliste), il filme ses contemporains, portant sur eux un regard d’ethnographe.
- Éric Rohmer a toujours placé les femmes au centre de son cadre. Face à l’inconstance masculine voire à sa lâcheté, les héroïnes rohmériennes affichent le plus souvent une certaine droiture, un esprit d’initiative qui va de pair avec un esprit de liberté clairement affirmé. Par rapport à ses collègues de la Nouvelle Vague (Godard, Chabrol et autres), les personnages féminins prennent chez lui quasi systématiquement en charge la fiction.
Claudine Nougaret, interrogée récemment en marge de son exposition, « Dégager l’écoute », se souvenait de son expérience en tant qu’ingénieur du son sur le tournage du Rayon vert : « C’était un film totalement improvisé à partir du personnage incarné par Marie Rivière. L’actrice guidait la suite du récit. Pour que Marie Rivière soit plus à l’aise, Eric [Rohmer] avait réuni une équipe technique entièrement féminine. Lui se sentait très à l’aise. Nous aussi ! »
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- La suite des scènes de film :
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