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2022-08-11 - OPEN SUMMER #3 - ép.7-2 - pébipologie et ouestern : elliot, le film [chap.1]
Scénario pour Elliot
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Hombre no ! Hombre que si !
par Vitara & John Rohmnyz
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[partie 1].
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En cette journée de fin d’été, l’atmosphère était claire et transparente. Depuis sa position, Spinoza apercevait en direction de l’Ouest le grand terre-plein un peu vallonné qui descendait ensuite vers le lointain océan. Le matin de bonne heure et en fin d’après-midi, se mettre à scruter dans le ciel serein les légères volutes de fumée à peine perceptibles qui montaient des flancs des collines était sa principale préoccupation. Car à un moment donné, au-dessus de l’horizon qui paraissait déchiqueté, des nuages se formaient toujours du côté de l’Est pour s’engouffrer vers la direction opposée. Alors qu’au Sud, de l’autre côté de la vaste étendue asséchée et quelque peu accidentée, se trouvait la frontière du P dessinée par les lointaines chaînes et buttes qui, l’après-midi, pouvaient s’encapuchonner de brume. Une forme architecturale sortant on ne sait d’où faisait émerger sa pointe et son toit blanc de par-dessus la ligne d’horizon encombrée ici et là de quelques arbres. Mais c’était l’Est qui toujours accaparait Spinoza.
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D’un geste distrait, Spinoza jeta son mégot et se mit à rouler une autre cigarette ; un moment suspendu et récapitulatif lui permettant de revoir et de scanner en pensée la région traversée lors de son dernier parcours et qui s’étendait du nord-est de Naco jusqu’à Bisbee. Une région plutôt montagneuse et rugueuse (avec laquelle on ne peut être qu’en bisbille et en butée) assez semblable à celle aperçue depuis son refuge actuel.
Son mouvement suivant a été de prendre dans sa sacoche gonflée par le rouleau de sa couverture une paire de jumelles de campagne, puis de les porter à ses yeux afin de les braquer sur les collines de l’alentour tout en réglant et ajustant les oculaires. Ses lèvres émirent un petit sifflement d’admiration, voire même de stupéfaction.
Depuis deux semaines la pluie ne tombait plus et Spinoza avait l’impression de vivre là tel un animal retiré, ou bien finalement, tel un animal traqué et poussé à bout dans ses retranchements. Au bout de ces longues semaines le risque à prendre était celui de sortir malgré la touffeur générale qui dominait tout. Son occupation majeure concernait l’établissement de son dispositif de vision et c’était tellement obnubilant qu’il était facile d’oublier l’emprise de la température et de songer aux ennuis rencontrés sur son chemin et ceux qui allaient certainement s’ensuivre. Il s’était écoulé assez de temps pour envisager de pouvoir entreprendre un ou deux projets et de répandre progressivement l’information que sous peu sa machine allait produire des images. Toutefois on n’était certain de rien ; aucune assurance ne pouvait prévaloir dans un tel moment.
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Dans l’heure à venir, il allait falloir réduire la vapeur et limiter au maximum les mouvements, et en même temps accélérer question projet car la période était propice à des parasites occasionnels et que se trouver à la merci d’un empêchement inopportun n’était pas si confortable que cela. L’été ne tirait pas encore à sa fin et en conséquence on pouvait se faire du mouron. Spinoza se résolut néanmoins à avancer et à organiser les différents stades de sa réalisation. À la seconde prévue pour son départ dans les étendues du P, il lui avait fallu vérifier soigneusement son matériel, nettoyer les différents éléments le mieux possible et vérifier une dernière fois ses sacoches pour en inventorier le contenu. C’est alors qu’un élément métallique tomba de la mallette en produisant une sorte de cliquetis et puis rapidement disparut sous les branchages qui s’étalaient près de sa position. La seule solution était d’aller le chercher en fouillant à tâtons dans la poussière. Il n’avait pas été facile de le trouver tellement il s’était glissé profondément. Puis avant de le ranger à sa place il lui avait fallu l’épousseter longuement pour lui redonner tout son éclat initial. Cette pièce était importante ; en réalité elle n’était pas métallique, son reflet fugitif et momentané était trompeur, elle était en verre. C’était une lentille. Avant de la caler dans la mallette, Spinoza resta quelques secondes à la tourner et à la retourner entre ses doigts tout en réfléchissant. Au moment de se remettre debout, sa décision était prise : il lui fallait se mettre en route avant que cela ne devienne trop difficile de marcher.
Spinoza s’avança donc jusqu’à l’extrémité du sentier et aperçut au-dessus des cimes un semblant de nuage qui se dirigeait vers la barre rocheuse qui surplombait les passages étroits et déclivés en pente douce. Avant de progresser davantage la première étape était de chercher du regard les traces du sentier qui pouvait conduire à son sommet. Son réflexe avait été de tourner vivement la tête, plusieurs fois, avant de voir enfin l’endroit exact d’où partait le sentier caché entre quelques rochers. La montée était lente, sans regards en arrière, un peu pénible, mais en levant de temps à autre les yeux vers la pente qui semblait l’attendre avec une lourde impatience dans la chaleur environnante, le courage revenait. De plus, de façon gênante, des gravillons se détachaient parfois pour dégringoler vers le bas de la pente. Rien n’était facile.
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Spinoza s’arrêta une seconde puis reprit sa marche à pas lents en direction des plus amples pentes et collines. Tout cela laissait pensif, et en conséquence son rythme se mit à ralentir encore davantage jusqu’à donner l’impression de se plonger dans un type de suspension quelque peu surréelle tant il devenait impossible de savoir si sa silhouette était en mouvement ou bien à l’arrêt. A croire que l’air tout autour était d’un coup devenu épais et presque spongieux, et qu’au lieu de marcher il lui fallait maintenant nager, voire avancer en lévitation dans un liquide de plus en plus graisseux. On ne pouvait qu’en déduire qu’on était dans la mélasse.
Spinoza repoussa son chapeau en arrière en un geste qui lui était habituel et fit entendre un second petit sifflement en voyant se rapprocher d’instant en instant les collines. Il était temps à présent de s’immobiliser et de manœuvrer délicatement l’objectif de son appareil. Ses tempes tambourinaient. Le mouvement consécutif était d’essayer de franchir la ligne de cailloux qui se dressait devant ses pas, et de le faire tout au ralenti, comme si l’air avait grossi encore plus avec la chaleur qui envenimait toute la zone. Spinoza tendit finalement l’oreille : de légers claquements sur sa gauche s’élevaient de plus en plus fort, lui faisant songer à une chose : que personne ne voudrait croire à son invraisemblable histoire. Musculairement cela marchait : s’avancer à la rencontre du premier courant d’air pour mieux le sentir. C’était la meilleure chose à faire. Si le vent se levait, en nettoyant l’horizon, Spinoza aurait gagné.
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Après quelques secondes de silence et sans trop se sentir envahir et submerger par toute la chaleur montante, citer Shakespeare était la première chose qui lui venait en tête : “Quand nous retrouverons-nous sous le tonnerre, les éclairs ou la pluie ?”. C’était dans Macbeth. Cela lui donna l’impression de moins se sentir comme une personne fugitif. Ce fut aussi à ce moment-là que, ayant plus ou moins perdu le sens de l’orientation, son chemin aboutit soudain au fond d’une comble au seuil de laquelle on apercevait des vibrations auréolées de l’air faciles à discerner. C’était à présent des tremblements circulaires qui transparaissaient au travers de l’air. Spinoza se convainquit que c’était le moment aussi de prendre une seconde décision : ou bien continuer la route telle qu’elle venait devant ses pas, vers l’Est ou bien vers l’Ouest, oui bien tenter de résoudre l’énigme qui hantait depuis plusieurs mois toutes ses pensées et de trouver l’origine de toutes ces images.
Spinoza comprenait à présent qu’il lui fallait souhaiter de toutes ses forces, enfin celles qui restaient, pouvoir reprendre une existence artistique en redonnant à celle-ci tout son potentiel de production d’images comme cela l’avait toujours été. La seconde d’après lui avait été salvatrice, telle une électrode, en s’éperonnant l’esprit afin de reprendre conscience. Il ne fallait pas se faire surprendre par la température qui n’arrêtait pas d’augmenter. Tout autour il n’y avait plus de signe de vie. Même mettre le pied à terre pouvait devenir une torture. Malgré la forte luminosité, l’épaisseur gagnait et faisait distinguer à une certaine distance beaucoup de silhouettes correspondantes à des reliefs.
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Spinoza se mit à l’œuvre tout en jetant de temps à autre des coups d’œil furtifs en direction du cadrage et de la prise de vue. Sa position était hélas trop éloignée pour pouvoir songer zoomer davantage dans les images qui maintenant s’imprimaient dans l’appareil. En deux temps sa silhouette se mit à grimper un petit tertre, puis on le vit, sous son chapeau, baisser de nouveau les yeux sur ses bottes, pensant ainsi pouvoir essayer de gagner du temps par rapport au temps d’obturation et de captation des images. Spinoza fit lentement un léger pas en arrière mais son pied s’enfonça dans la terre plus molle à cet endroit, lui faisant perdre l’équilibre. Il est des moments où il faut savoir saisir l’occasion aux cheveux et réagir instantanément. On le regarda ramasser la branche sèche qui lui avait servi à égaliser le sol au moment de son installation sur cette exacte position, puis se rétablir tant bien que mal sur le replat où sa silhouette s’était arrêtée.
Spinoza n’apercevait rien d’autre dans les environs que les reliefs aplanis qui faisaient une sorte de nappe avant les hauteurs distantes. Son premier réflexe était d’allonger machinalement le bras puis de le faire tourner circulairement de façon horizontale. Un vent léger s’était remis à souffler, asséchant son visage inondé de sueur. Les yeux embués, il lui avait fallu pas plus de deux secondes pour considérer avec étonnement que le vent poussait simultanément un maigre nuage effiloché haut dans le ciel. En restant là un bon moment à le regarder, puis en baissant lentement le regard, Spinoza prit conscience que la lune pouvait faire ressembler la ligne des deux collines qui logeaient au loin à deux immenses serpents d’argent. Le plateau qui s’étalait devant était tout aussi lugubre et désolé en journée qu’en pleine nuit. Comme un animal pris entre deux feux, Spinoza se mit ensuite à explorer minutieusement les alentours, mais ne découvrit rien, hormis un endroit plus dégagé que les autres dans lequel il était possible de pouvoir envisager stationner. Bien entendu les équipes qui s’étaient succédé avaient tout déblayé et nettoyé. Il ne restait que quelques taches noires laissées à divers endroits sur les rochers les plus imposants. Néanmoins, la seule chose à faire était de réfléchir : peut-être que longer une des corniches jusqu’à une brèche sombre permettant d’atteindre le second replat qu’on percevait par-dessus le premier et qui s’étendait au nord du plateau, était la meilleure solution.
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Sans doute que là-haut, il y a fort à parier que son campement se trouvera à l’abri des regards comme il sera également abrité des rafales de vent les plus fortes et les plus tapageuses. La fraîcheur s’était mise à tomber depuis quelques instants l’obligeant à se draper un peu plus dans sa tunique pour pouvoir rester quelques minutes de plus et s’installer sur le petit promontoire qui pointait à quelques pas. Spinoza se roula une cigarette et se mit à fumer. Peut-être était-il stupide de revenir sur les lieux quittés quelques mois plus tôt. Probablement était-ce une irrémédiable bêtise. Un courant d’air fit tressauter son chapeau. Son état était proche d’un épuisement de fatigue accentué par la roideur des rayons de soleil qui s’étaient mis à innerver depuis très tôt le matin tout le terrain avant d’établir en fin de journée un éclairage plus homogène et tremblant d’une chaleur brûlante et incessante.
Regarder de nouveau dans toutes les directions était un bon moyen de se ressaisir et de ne pas se laisser aller. Rien de suspect. Cependant quelques secondes plus tôt un sifflement rauque l’avait fait sursauter mais il lui avait été impossible d’en déterminer la cause. Sans doute qu’un convoi s’était mis en route à sa recherche et que celui-ci maintenant gravissait une des parois de l’énorme plateau sans qu’on puisse encore le voir. Lâchant sa position, Spinoza se risqua tout de même à descendre, à travers les broussailles et les buissons épars en zigzaguant entre quelques rochers jusqu’aux ruines et en faisant attention de les aborder par l’arrière. Les barrières et les accès avaient été complètement démolis et tous les anciens bâtiments paraissaient plus désolés que jamais. Il lui suffisait de les contourner tout en auscultant chaque recoin de manière méthodique tout en sachant que malgré tout il aurait fallu des journées et des journées de travail pour explorer à fond toute la zone et ses alentours. Spinoza commença un semblant d’inspection au droit de ce qui restait du premier édifice à la recherche d’un endroit propice et qui aurait pu être creusé, mais sans le moindre résultat. La journée pourrait bien tirer à sa fin, son entêtement ne lui ferait pas lâcher une once de terrain.
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En s’apprêtant à rebrousser chemin pour quitter la ruine principale son pied trébucha contre ce qui lui sembla correspondre à une pierre. Celle-ci se déplaça légèrement sous le choc. La partie supérieure de l’élément — celle qui émergeait du sol — était d’une coloration plus claire que la partie en contact avec la terre même. Une pierre ou une pierraille est toujours plus sombre à la partie qui se trouve dans le sol. Spinoza se mit à réfléchir tout en examinant de plus près l’objet fragmentaire qui s’était déterré ou tout du moins quelque peu déplacé. Une autre pensée lui vint à l’esprit : cela n’avait rien d’une pierre encore moins d’une pierraille et puis d’autre part, la terre que l’on a remuée est généralement de couleur et de texture différente de celle que l’on n’a pas touchée. Cet événement lui fit en rappeler un autre : celui d’avoir quelquefois regardé la plaine depuis une hauteur à partir des buttes avoisinantes et d’avoir pu ainsi distinguer sur le sol distant des sortes de grandes empreintes similaires à des traces anciennes d’activité ou de “settlements” disparus depuis longtemps, bien qu’il fût impossible de les repérer si on se trouvait sur les lieux mêmes ; à moins évidemment de disposer d’appareils performants permettant d’analyser finement ces vestiges. Il lui revint en tête d’autres astuces qui pouvaient être aussi bien utiles dans de tels moments : si, cheminant dans un bois épais et des broussailles, il arriva que l’on perdît la piste de ce que l’on suivait jusqu’à présent, il restait une méthode simple pour la retrouver. On fermait les yeux pendant un instant, puis on les rouvrait brusquement en se tournant dans la direction où l’on supposait que se trouvait la piste. Et un œil exercé pouvait alors déceler assez exactement l’endroit où les broussailles offraient le passage recherché.
Spinoza se pencha et regarda plus clairement le sol nu, pour enfin repérer une portion de terrain en forme de rectangle, où avait dû être forcément posé un élément technique. Il lui suffit deux mouvements pour reprendre sa montée le long de la pente et accéder au replat supérieur, puis regarder longuement vers le bas, avant d’examiner précisément le sol de la parcelle et à la fois la texture fibreuse de l’air entre le bas et le haut, vers le ciel. Comme convenu, Spinoza ferma d’un coup les yeux et les rouvrit tout aussi brusquement.
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Et en effet, la structure rectangulaire était encore plus saillante et se détachait beaucoup plus nettement. Au-delà de la zone, entre les ondulations du sol pierreux comme de l’air fibreux, il semblait y avoir des différences assez flagrantes dans les variétés de textures comme s’il y avait eu à plusieurs endroits des dépôts et des concoctions de plusieurs matériaux successifs qui avaient interagi les uns avec les autres. Spinoza se prit à couper deux à trois branches à un arbuste voisin et les assembla de sorte à former une sorte d’assise assez curieuse en y joignant quelques ferrailles et bouts de métal dénichés sur le terrain jusqu’à établir une sorte de trépied ou support propice à l’opération plus ou moins secrète fomentée depuis quelques jours et qui correspondait à son projet. Le dispositif fut finalisé en posant sur le dessus une pierre plate trouvée à quelques mètres de son emplacement.
Reculant lentement de manière à que son regard passât constamment par le V du trépied, Spinoza entreprit d’en édifier un second dans l’exact alignement avec le premier en s’aidant d’un morceau de filin dirigé et pointé sur l’endroit où le sol paraissait différent. L’étape suivante était de complexifier un peu plus le dispositif en ajoutant un système oculaire conçu à partir d’un monceau de miroir ramassé lui aussi quelques minutes plus tôt et qu’il suffisait d’associer à la lentille que Spinoza avait amenée avec lui. L’installation était achevée lorsque le jour se mit à sérieusement baisser et à disparaître et, avec lui, la partie de terrain la plus claire et la plus éclairée. L’objectif à suivre était simple : descendre la butte, la dévaler même, et regagner la pente opposée. Au loin, la fameuse pointe ou couverture de toit blanche avait l’air de faire arche au-dessus de l’endroit même si sa silhouette se dressait à plusieurs centaines de mètres. Le ciel à vrai dire commençait également à se teinter d’une couleur peu commune. Le vent était complètement tombé et on n’entendait plus le moindre bruit.
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Spinoza attendit une palanquée de minutes avant de bouger et d’esquisser le moindre mouvement. Puis, grâce à son théodolite primaire, à la fois goniomètre et mesureur des élévations, son intention était de s’efforcer à déterminer la distance qui séparait l’endroit deviné et recherché avec celui où toute son expérimentation était menée. Une ondulation du terrain lui cachait la vue et l’assurait en retour de ne pas être visible. Toutefois on vit sa silhouette s’appuyer sur un rocher et se mettre de nouveau à l’œuvre. Le sol était plutôt dur et tassé ; et pourtant, sauf erreur de sa part ou sauf mesure erronée de son fragile tachéomètre, sa position était exactement synchro avec l’endroit lui permettant d’avoir la meilleure visée et le meilleur plan avec la butte repérée précédemment - l’image devrait maintenant s’afficher sur son écran. Spinoza temporisa à plusieurs reprises et s’arrêtait fréquemment pour faire reposer le potentiel de mental qu’il lui restait à préserver après le travail intense qui avait précédé. Tout son plan depuis plusieurs jours lui avait demandé à se creuser fortement la tête sans concrètement aboutir à un résultat probant. Les choses allaient sans doute changer.
Une nouvelle séquence débuta et de nouveau la silhouette s’agita : elle s’agenouilla et se mit à écarter fébrilement la terre sans tout saccager, histoire de voir s’il serait possible de trouver exactement à cet endroit quelques ostraca. Spinoza en avait déjà trouvés plusieurs et avait commencé à les assembler afin de trouver la forme rectangulaire énigmatique entr’aperçue quelques jours auparavant et qui avait ressurgi une nouvelle fois dans la journée. De même il lui avait été simple de repérer sur plusieurs de ces ostraca des fragments hiéroglyphes de ce qui pourrait bien concorder avec une écriture : une écriture oubliée ou bien antique que plus personne ne pouvait déchiffrer aujourd’hui. Pour cela il lui avait suffi que de quelques minutes pour continuer de dégager encore plus la terre tout autour et pour finalement découvrir un ostracon bleu. Cette découverte ne laissait personne indemne ni indifférent. Spinoza entreprit de débloquer quelques verrous imbriqués dans la logique de toute son entreprise lancée depuis le matin et qui certainement freinaient l’opération et l’empêchaient de complètement aboutir. Le soleil était maintenant très haut dans le ciel et faisait étinceler de nombreux fragments quasi phosphorescents dans l’environnement.
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Soudain le large plan devant Spinoza s’assombrit. Les pentes des buttes s’inversèrent, et le dessin phosphorescent apparut, intimant de tout rapidement vérifier : dans l’image produite et générée par les chaînes d’opération de son dispositif et de son appareil, rien n’avait bougé et aucun mouvement n’était perceptible. Il lui suffit alors de relancer illico la machine pour effectuer une seconde vérification comme il était d’usage de faire. Mais cela ne correspondait toujours pas. Il ne lui restait plus qu’à enregistrer l’image.
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[fin du premier chapitre]
[images par Elliot Barthez]
[texte par Vitara & John Rohmnyz]
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Alors le film continua par un second chapitre…
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