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2022-07-09 - OPEN SUMMER #3 - ép.3-5 - Jeanne et Marie récapitulent : une soirée, un film, une discussion
Premier point. Revenues le matin. Après une nuit dans les marais.
L’occasion de rejouer les pièces… …avec l’Échiqueté des deux artistes Olive Martin et Patrick Bernier (2, 3, 4, 5) (on les a déjà rencontré.e.s plusieurs fois au 89)…
On baigne dans le bleu partout…
Curieusement des choses sont arrivées et ont métamorphosé Jeanne… son corps s’est déformé… par trop de citronnelle…
C’est aussi l’occasion d’une projection… Le début du film… Du fond du placard papillonné d’une des chambres de la maison 105 (future maison artistique)… au son abyssal… une porte s’ouvre-t-elle ?… on plonge dans les bassins du port… pour s’immerger dans l’inconnu végétal et animal des marais… …l’espace de toutes les transformations et métamorphoses… bien loin de tous nos codes…
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Le moment de l’Échiqueté entre Marie et Florelle.
L’effet de la citronnelle sur Jeanne.
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Ovide
« II. […] Nos corps sont aussi sujets à mille changements : ce que nous avons été, ce que nous sommes, nous ne le serons plus demain. » […] [réf.]
« Non loin de Pallène, dans les régions hyperborées, il est, dit-on, des hommes dont les corps, plongés neuf fois dans le marais de Triton, se couvrent de plumes légères. Je ne puis le croire, et je n’ajoute pas plus de foi à ce qu’on raconte de ces femmes de Scythie, qui, par un artifice analogue, versant certains sucs sur leurs membres, se changent en oiseaux. Mais il est des prodiges que nous devons admettre. Ne voyez-vous pas les corps, tombés en dissolution par le temps ou par la chaleur, se métamorphoser en insectes ? […] Ce prodige nous paraîtrait-il possible, si nous n’en étions pas les témoins ? […] » [réf.]
« III. […] Je côtoyais le rivage de Corinthe, quand tout à coup la mer se soulève. Une immense lame, pareille à une montagne, s’élance, mugit, s’entr’ouvre à son sommet, et de ses flancs déchirés vomit un monstre armé de cornes. Sa large poitrine domine les vagues ; l’onde jaillit de sa gueule et de ses naseaux. Malgré l’effroi de mes compagnons, je reste ferme : la pensée de l’exil m’absorbe tout entier. Mes coursiers ardents tournent la tête vers la mer ; leurs oreilles se dressent, leurs crins se hérissent. L’aspect du monstre les trouble et les effraye ; ils précipitent le char à travers les rochers. Je veux les retenir, mais en vain : ils blanchissent le frein d’écume. Penché en arrière, je tire avec force les rênes, et j’allais par cet effort suprême contenir leur fureur, si une roue, heurtée à son essieu contre “un arbre, n’eût volé en éclats. Je tombe renversé de mon char. Vous eussiez vu mes pieds embarrassés dans les rênes, mes entrailles éparses, mes lambeaux suspendus aux ronces, mes membres emportés ou laissés sur la plage, mes os brisés avec un bruit terrible, et mon dernier soupir s’exhaler dans les tourments. Je n’offrais plus rien de reconnaissable […] O Nymphe ! pouvez-vous ou oserez-vous comparer vos infortunes aux miennes ? J’ai vu les sombres royaumes ; j’ai lavé mes membres déchirés dans les eaux du Phlégéthou. » [réf.]
Ovide, Les Métamorphoses, Livre XV, II. PYTHAGORE. - SA DOCTRINE. — IL EXPOSE LES CHANGEMENTS ET LES MÉTAMORPHOSES QUI ARRIVENT DANS LA NATURE ; III - HIPPOLYTE RACONTE À ÉGÉRIE L’HISTOIRE DE SES MALHEURS ; FABLE SUR LE CHANGEMENT D’HIPPOLYTE EN VIRBIUS. — ÉGÉRIE EST CHANGÉE EN FONTAINE, in Œuvres complètes d’Ovide, Volume 6, publiée par Charles-Louis-Fleury Panckoucke, trad. Étienne Gros, 1837 (II) et 1866 (III).
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