La carte de la zone de ZON autour de Rimbaud. . Sous le ciel de ZON. . L’antenne de ZON. Située rue de Stalingrad, à l’angle avec la rue des Celtes, à Saint-Nazaire. . Le ciel de ZON s’enflamme. . . Extrait du Grand Catalogue de La Pébipologie (Tome 03 de La Pébipologie). Jean-Claude Stervadze est un filmeur.

De la corne de brume aux draps de brouillard : . . […] dans la matinée, après une série de jours doux, il avait fait un brouillard froid qui ne s’était levé que vers midi. Or, un changement de temps suffit à recréer le monde et nous-mêmes.[…] le monde nouveau dans lequel le brouillard de ce matin m’avait plongé était un monde déjà connu de moi (ce qui ne lui donnait que plus de vérité), et oublié depuis quelque temps (ce qui lui rendait toute sa fraîcheur).

Au milieu du terrain, le P, un point lumineux, une surface minime brillante : un trou d’épingle. C’est par ce trou minuscule qui d’un coup se rend visible par un jeu imprévisible de lumière, de soleil et de nuages (= un pré visible), que les taupes rentrent et sortent, elles qui ensuite vont plus loin faire des buttes. On y est en plein, dans le principe des trous et des buttes.

Stan au P.

C’est le premier anniversaire du panneau pébipologique de la station polaire du P. Il y a une année Peter Junof, un.e des artistes chargé.e de la modération et de la coordination du projet processuel de La Pébipologie, a opéré une action sur un panneau abandonné à l’entrée du site du P. Cette structure de bois était utilisée au moment de la démolition de la station hôpital en 2016 : y était apposée l’annonce de la démolition avec une grande image pixellisée vue du ciel (quelques bouts de cette image a trouvé refuge sur le mur à l’entrée du 89).

On augmente un peu la luminosité de la lumière sur le P : à 8h33. à 16h24. . . « À un moment où je dénombrais les pensées qui avaient rempli mon esprit pendant les minutes précédentes, pour me rendre compte si je venais ou non de dormir (et où l’incertitude même qui me faisait me poser la question était en train de me fournir une réponse affirmative), dans le carreau de la fenêtre, au-dessus d’un petit bois noir, je vis des nuages échancrés dont le doux duvet était d’un rose fixé, mort, qui ne changera plus, comme celui qui teint les plumes de l’aile qui l’a assimilé ou le pastel sur lequel l’a déposé la fantaisie du peintre.

Le P s’est métamorphosé au fil des pérégrinations de Tavara Fuente Jorp & Peter Junof, en un monde superposé de plusieurs planètes, Mars, Vénus, etc., un véritable monde intersidéral. L’air est transparent, carbonifère, nos lentilles affinent encore plus nos regards et nos double-vues, faisant rebondir les rayons lumineux. De la sorte ce sont des cohortes de peuples antiques qui émergent de tout brouillard et de toute luminosité, sculptés, la peau burinée, à l’image de protagonistes lancé.

Le P s’est assoupli au rythme de la marche de Tavara Fuente Jorp & Peter Junof, à croire que le duo cheminent à présent au sein d’une contrée presque méditerranéenne. L’air s’est affiné, le regard porte loin, la luminosité est absorbée par les verts vivifiés. De la sorte les chevaux colorés d’un brun sombre comme rehausse d’un sol qui depuis s’est éclairci sont devenus sculptés, à l’image de guetteurs isolés et figés annonçant une prochaine expédition.

Le P crisse sous les pas de Tavara Fuente Jorp & Peter Junof, à croire que ces deux-là marchent maintenant sur un lac gelé. La couverture est épaisse, les yeux clignent, la lumière clignote sur les surfaces réverbérantes. C’est ainsi que le panneau couleur de neige bleutée comme nuance d’un ciel pâle et d’un coup fade est devenu polaire, à l’image d’une balise esseulée de l’avant-poste d’une station d’expédition. Il fait signal avalé par le brouillard givrant qui maintenant crépite.

En août 1961, alors qu’il prépare l’adaptation au cinéma de la nouvelle Les Oiseaux publiée par la romancière britannique Daphne du Maurier en 1952, Alfred Hitchcock entend parler d’un incroyable fait divers survenu dans la ville de Santa Cruz et ses environs, sur la côte californienne. Le 18 août, le quotidien local, le Santa Cruz Sentinel, fait sa manchette sur une étonnante et tragique invasion d’oiseaux marins venus se fracasser sur les maisons : “Les habitants (…) ont été réveillés vers 3 heures du matin aujourd’hui par une pluie d’oiseaux se jetant contre leurs domiciles.

. . Cette nuit il a plu : sur le gingko… sur le cerisier… un lac s’est formé sur la table… et tout s’y reflète dedans… . . .

Faut pas rêver… On cherche la cause de telles couleurs dans le ciel palette-kaléidoscope (celle faisant découvrir de la sorte toute lumière et toute ombre de ce P entre plateau et plaine), et devant un tel spectacle on comprend. Cela ne peut que provenir de chutes, de chutes d’eau, qu’on imagine cascades dévalant au beau milieu du P, etc., car si il y a des buttes, il y a des trous, et dans les trous on trébuche, on chute…

Et enfin… On est sur le pas de la porte au bout du “couloir-corridor” (celui menant d’une manière ou d’une autre à l’état du P après la pluie ou bien avant le soleil), de là on le voit venir. On a toutefois ouvert les yeux, cligné des paupières, posé un regard prolongé, etc. BEAU TRAVAIL !!! . . Tout cela nous renvoie aux couleurs et aux images projetées, comme une rémanence du projet Les Magnolias qu’on a vu il y a quelques jours dans la salle d’essais au 89.

Un jour, à l’étage, une sculpture apparaît et se dresse. . . . . Le lendemain, il pleut. . .

Le phénomène numineux du P persiste encore le lendemain annonçant la venue de Sirius… …telles des fumées de geysers évanescents… …dont on ne voit plus les sources, les points de départ et les points d’arrivée… …tout s’évade et fuit, passe par les failles… . . catalogue des visions : vision suivante vision précédente

Un phénomène numineux du P. Dans la petite ville de Antonio Bay, une terrifiante et maléfique force se cache dans un épais et surnaturel brouillard qui terrorise les habitants. Dans ce brouillard se cache un terrible secret de vengeance impitoyable que les habitants devraient vite découvrir… avant qu’il ne soit trop tard. Le Brouillard (The Fog), film d’horreur américain, réalisé par Rupert Wainwright, sorti en 2005 - le trailer.

au 89 à l’aube : Le monde d’Homère est le monde réel appartenant à une civilisation qui s’est développée en accord et non en opposition avec la nature, et la beauté de l’Odyssée réside justement en cette croyance en la réalité comme elle est. (Fritz Lang, Le Mépris, plan 139) Film simple et sans mystère, film aristotélicien, débarrassé des apparences, Le Mépris prouve, en 149 plans [176 après montage] que dans le cinéma comme dans la vie, il n’y a rien de se cret, rien à élucider, il n’y a qu’à vivre – et à filmer.

The sun — Le soleil was out — était de sortie and my feathers — et mes plumes were warm. — étaient chaudes. (Richard Brautigan, I dreamt I was a bird) (Source : http://www.brautigan.net/collections.html#webster11) . . Du soir à l’aube… de l’été à l’hiver . . catalogue des visions : vision suivante [vision précédente]

Le soir, la nuit, Atlas se déchaîne. . . En frontispice, le Pôle sud d’Atlas vu par la sonde Cassini le 12 juin 2007. (Source : NASA/JPL/Space Science Institute). . .