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01. L'ASSO : Présentation du Projet Neuf
un projet artistique
Le Projet Neuf (P9) est une association collégiale inventée en octobre 2016 et créée en avril 2017 à Saint-Nazaire par 12 artistes fondateurs.trices et administrée par ses membres actif.ve.s.
Elle représente un projet artistique (dispositif ou œuvre) aujourd’hui (depuis juin 2019) sous la forme d’une installation sur un site regroupant un bâtiment (89), une maison et son jardin (105), un espace-jardins (4000m2) et l’accès à une grande friche urbaine en transition (env. 8ha). Cette installation s’est motivée sur l’expérimentation artistique de tout le site comme un espace de travail, un espace d’hypothèses, combinant des situations d’ateliers, de propositions, d’espaces d’échanges et de ressources qui permettent aux artistes de développer des projets qui se réalisent et se produisent ailleurs.
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une plate-forme
Le P9 veut se configurer tel un espace laboratoire ou une plate-forme active et ouverte à la fois sur le quartier, sur la ville, et bien entendu au-delà, au niveau national et au niveau international, en se connectant à d’autres initiatives et d’autres projets (artistiques, artists run-spaces, etc.). Celui-ci ne porte pas les projets des artistes mais les facilite ou leur offre un espace sympathique et dynamique de développement et d’expérimentation.
Ne se définissant ni comme un collectif d’artistes ni comme un lieu d’ateliers, et n’ayant aucune volonté de piloter une structure compétitive et productive, prescriptrice et programmatrice (en cela le P9 se différencie des tiers-lieux), il s’agit d’un regroupement d’artistes qui ne se choisissent pas et dont l’initiative première se base sur un pari : les artistes se retrouvant dans un même lieu, il devrait se passer beaucoup de choses imprévues et spontanées. Il n’y a pas à les anticiper, seulement créer des conditions de situations potentielles ; chaque artiste animant les enjeux de son propre travail.
C’est en cela que des dynamiques expérimentales se définissent et que la notion d’expérimentation se précise. Personne ne va pouvoir définir ce qu’il va se passer. Beaucoup de visions, d’intentions, de méthodes, de manières de faire et de penser, d’esthétiques, de styles et d’hypothèses se croisent et coexistent, se singularisent dans un espace commun et mutualisé, en ouvrant de la sorte un espace de débat et une expérimentation de terrain pour la création artistique la plus contemporaine.
Ce sont les conditions de cette dernière qui sont explorées tout en distinguant ses modes de comportement, de coopération (à différencier de la collaboration, de la participation, du projet collectif, etc.), de production, d’incitation et d’excitation dans un espace et des temporalités quotidiennes. C’est sans doute un “espace critique”, au sens scientifique du terme, c’est-à-dire un débat permanent sur l’existence de l’art et sur comment il éclaire le monde (d’une manière différente de ce qui nous semble stable et inéluctable), et d’autre part, dans un sens commun, autrement dit “un espace-limite”, “pointu”, voire un “lieu-phare” et une “œuvre à ciel ouvert”, très fragiles et très sensibles, car hors-les-murs et non confinés, et par ailleurs peu dispendieux et dont les besoins ne sont pas obligatoirement financiers (si l’on parle d’une économie basse et de l’approche d’une professionnalisation non pas par les statuts et une relation au travail et à l’insertion, mais par l’action, la validation et les compétences à modifier et à assembler des perceptions et des sensations, et ainsi des connaissances).
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ses périmètres
Au boulevard Jean de Neyman à Saint-Nazaire, l’association a l’usage du bâtiment 89 et de la maison 105, ainsi que des espaces verts qui cotoient ces bâtiments : plus de 4000m2. Elle a également l’usage du grand terre-plein actuellement en friche et destiné à un futur projet urbain, terre-plein qui est vu comme une grande surface d’expérimentation artistique.
Les membres de l’association co-gère le lieu et ses activités sous le couvert d’un bail d’occupation précaire avec location signé pour 5 années, permettant l’expérimentation d’ateliers et de plate-formes artistiques ou zones (LAC, NEM, PLAT, BIT, CIEL, PavÉ, WAou, Echos, etc.), comme également des actions communes avec le concours et la collaboration d’autres associations initiées au même endroit ou rejoignant le projet (par ex. le Jardin des Mesures, Snalis/A-Piles, etc., chacune d’elles combinant et assemblant des membres du P9 et des habitant.e.s du quartier et de la ville) et avec le partenariat de structures et d’organisations diverses qui dessinent peu à peu un réseau organique et mettant l’art en commun.
Le les Jardins des Mesures s’est donné comme vocation de maintenir les espaces végétaux et animaux à partir de valeurs écologiques et sociales tout en considérant ces espaces comme des potentiels artistiques, et de même, Snalis/A-Piles/Yuna, de leur côté, animent ses activités autour du logiciel libre, et collaborent avec l’association P9 pour l’expérimentation d’outils, d’environnements et de configurations techniques informatiques et en réseau (l’association a son propre serveur internet sur place).
Depuis 2020, l’association P9 est en résidence artistique dans le cadre du projet urbain du Moulin du Pé. Ceci la conduit à être exonérée de loyer et de charges.
Le bâtiment 89 à l’aurore.
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un libre-lieu
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Le P9, organisé en co-gestion et qui rassemble aujourd’hui entre treize jusqu’à vingt artistes, imagine et structure un libre-lieu d’ateliers accessibles sans sélection. Il se construit tel un espace-laboratoire d’expérimentation artistique interdisciplinaire dédié à la création contemporaine et aux pratiques de projet de tous domaines :
- plasticien.ne.s, musicien.ne.s, cinéastes, artistes du spectacle vivant, performeur.se.s, architectes, écrivain.e.s, etc. et : auteur.e.s de l’environnement, du logiciel libre, de secteurs de recherches, de pratiques du quotidien, etc.
- Depuis juin 2019 et l’accès au bâtiment 89, plus d’une trentaine d’artistes ont été membres actif.ve.s de l’association. C’est également plus d’une trentaine d’artistes toutes pratiques confondues qui sont venu.e.s en séjour développer sur des périodes plus ou moins longues, des projets, des prototypes, des essais, etc.
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Le mot libre-lieu est inventé ad hoc afin de différencier notre initiative de celle des tiers-lieux : définition 1 ; définition 2 ; définition 3 ; définition 4 ; définition 5 ; définition 6 tiers-lieu culturel ; définition 7 tiers-lieu culturel ; définition 8.
(L’équipe : liste des membres actifs au 16 juin 2019)
- pour une liste actualisée, lire ici.
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comment cela marche ?
L’association porte par elle-même, par contribution équitable, un poste de coordination du fonctionnement collégial, de la relation aux publics et de l’accueil des artistes, puisque la propre structuration de l’association est aussi expérimentale.
- Les artistes (et non pas l’association) gèrent eux-mêmes leurs projets et leur temps d’action, comme leur économie (production et diffusion).
- L’association se réunit en CAC (conseil d’administration collégiale) avec tous les membres actif.ve.s une fois par mois.
- Chaque mois de façon tournante, un-e membre actif-ve représente l’association et la co-administre avec la coordination. Il.elle est appelé.e. la CRAC : C : on ne sait pas ce que cela veut dire ; R : référente ; AC : de l’association collégiale. La CRAC se dit toujours au féminin. (ce dispositif de CRAC a été abandonné en 2022).
- L’association comprend les membres adhérent.e.s (convié.e.s aux AG et aux activités bénévoles), les membres testeurs (qui veulent tester un temps le fonctionnement avant de s’engager), les membres actif-ve-s (qui sont impliqué-e-s dans la structuration de l’association et du projet artistique et qui cotisent mensuellement 29,50€ pour donner des moyens privés à l’association qui de son côté oriente ces moyens selon les priorités décidées et validées en CAC) et les membres affectif.ve.s qui passé.e.s par le P9 veulent garder le contact et continuer à faire du feedback sur leur expérience sur place et sur leurs expériences actuelles à distance.
- En 2022, l’association établit un document commun permettant de rendre organique l’accès et la vie sur place. Ce document s’intitulé Usages des Communs (pour ne pas dire règlement intérieur). Un second document sera rédigé concernant la charte P9.
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- Pour consulter la structuration de l’association, rendez-vous ici : https://wiki.projetneuf.cc/
- L’association est accompagnée par la CARENE (Communauté d’Agglomération de la RÉgion Nazairienne et de l’Estuaire) et par la Ville de Saint-Nazaire. 50% de son financement propre provient des membres actif.ve.s et des artistes en séjour.
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d’où vient le nom Projet Neuf (aka P9) ?
De manière simple, il s’agit d’un projet nouveau, venant après tous les autres que chacun et chacune de nous développons, selon nos parcours respectifs et nos enjeux individuels, mais là c’est un nouveau projet, un projet neuf donc.
On pourra chacune et chacun trouver plein d’indications et de sources au fait que nous trouvons ce nom très pratique et que l’on peut manier de façon tout aussi pragmatique dans le quotidien (du style quoi de neuf aujourd’hui ?).
Une de celles-ci peut être un clin d’œil à NEU ! (Nouveau ! en langue allemande, et à prononcer « noï »), ce groupe-culte des années 70 et qui a sans doute marqué beaucoup d’artistes et de musiciens lors des décennies suivantes.
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